Depuis ses débuts dans les années 60, le programme d’amélioration génétique du pin maritime a permis d’installer plusieurs séries de vergers à graines, qui à ce jour ont produit successivement trois variétés forestières améliorées de pin maritime d’origine landaise (VF1, VF2, et VF3), et deux variétés d’hybrides Landes x Corse (LC1, LC2).
Installés dans les années 60-70 sur 250 ha, les vergers VF1 (vergers de Saint Sardos, Sore, Cabanac, Lavercantière) ont produit des semences pendant une vingtaine d’années, permettant le reboisement d’environ 60.000 ha de pin maritime sur le massif des landes de Gascogne. La variété VF1, à très large base génétique (jusqu’à plusieurs centaines de familles), a permis un gain génétique de +15% en moyenne en croissance et en rectitude du tronc, par rapport à la provenance landaise non améliorée.
Les vergers VF2 (Mimizan, Hourtin, Saint-Augustin, Vaquey), ont été installés dans les années 80-90 sur près de 200 ha. En production depuis la fin des années 90, ils ont permis de reboiser près de 230.000 ha. De base génétique plus restreinte (quelques dizaines de parents tout de même, produisant plusieurs centaines de familles par intercroisements), la variété VF2 permet un gain génétique supérieur à celui de la variété VF1.
Cette variété VF2 arrive aujourd’hui en fin de diffusion pour être remplacée par la VF3, dont les vergers sont entrés progressivement en production, tandis que les vergers VF4 sont en cours d’installation.
Quant aux variétés LC1, LC2 et prochainement LC3, elles allient l’adaptation et la bonne croissance du pin maritime des Landes, à la qualité (rectitude du tronc) du pin maritime de Corse. Du fait du décalage phénologique de floraison entre les origines parentales, ces variétés sont produites par croisements contrôlés ce qui permet de conserver dans la variété toute la valeur génétique des parents sélectionnés (en absence de pollution pollinique extérieure), mais limite quantitativement la production de semences. Aussi une nouvelle formule de verger est maintenant développée, à partir d’un matériel de base d’hybrides Landes x Corse sélectionnés : ce type de verger entrera en production autour de 2025.
Vergers et variétés landaises Vigueur-Forme (VF)
Série de verger | Génération du matériel installé dans le verger * | Surfaces installées (ha) | Sites – Nom des vergers | Installation | Production |
---|---|---|---|---|---|
VF1 | 1 | 250 | Cabanac, Lavercantière, St-Sardos, Sore | 1962 à 1978 | 1975 à fin des années 1990 |
VF2 | 1,5 | 180 | Hourtin-VF2, Mimizan-VF2, St-Augustin-La Coubre-VF2 ** | 1988 à 1994 | 1999 à fin des années 2010 |
VF3 | 2,5 | 190 | Beychac-VF3, St-Laurent-1-VF3, St-Laurent-2-VF3, St-Sardos-VF3, Hourtin-VF3, Courlasse-VF3, Beychac-II-VF3, Carcans-VF3 | 2002 à 2010 | En cours depuis 2011 |
VF4 | 3 | 210 (en projet) | En cours depuis 2016 | A partir de 2025 |
*selon les conventions internationales, la génération 1 des vergers correspond aux arbres plus (arbres sélectionnés en forêt) non testés ou leurs descendants sans sélection, la génération 1,5 correspond aux arbres plus testés, et ainsi de suite pour les générations suivantes issues des arbres plus.
**ainsi que Moulis, Beychac et Le Porge : vergers en pollinisation contrôlés (7ha) et Vaquey (11 ha, détruit par la tempête 1999)
Variétés Landes x Corse (LC)
Parents L x C | Surfaces installées (ha) | Sites – Nom des vergers | Installation | Production | |
---|---|---|---|---|---|
LC1 | Landes arbres plus testés x Corse arbres plus | Années 1990 | |||
LC2 | Landes VF3 x Corse 28 parents sélectionnés | 45 | Beychac-LC2, Picard-LC2, St-Sardos-LC2, Beychac-II-LC2, St-Perdon-LC2, | 2002 à 2010 | 2008 à 2016 |
LC3 | Landes VF4 x Corse 30 parents sélectionnés | 30 | Lanton-LC3 | 2017 à 2019 | A partir de 2022 |
HLC | Hybrides Landes x Corse sélectionnés | 16 | 2019 et 2020 | A partir de 2028 |
Depuis la série VF3 pour les variétés landaises VF, et LC2 pour les variétés hybrides Landes x Corse, les variétés de pin maritime sont des co-obtentions INRAE-FCBA, issues des programmes d’activités du GPMF.
Le renouvellement des variétés permet à la fois de faire progresser le gain génétique diffusé, d’assurer une diversité génétique à l’échelle du massif, et d’introduire de nouveaux critères de sélection au fur et à mesure de l’avancée des recherches et des nécessités économiques et environnementales. Ainsi les débuts du programme de sélection se sont focalisés sur la croissance (raccourcissement des rotations) et la qualité morphologique (rectitude du tronc et finesse des branches) ; puis dans les années 2000, la qualité du bois (densité, angle du fil) a été ajoutée aux critères mesurés en routine pour être pris en compte en sélection. Aujourd’hui, les recherches s’orientent principalement vers l’adaptation au changement climatique et aux menaces parasitaires.